Ce mois d’Octobre j’ai décidé de me pencher sur un aspect particulier de ma personnalité. Depuis toujours je mets du temps à me dévoiler. Ces écrits que vous lisez ont d’abord existé dans mes pensées. C’est là que je me sens prisée, à vivre une vie trépidante mais intériorisée. Je laisse transparaître peu de choses ; et plus j’en sais moins j’ose. Mais un moment il faut pouvoir s’ouvrir car il y a forcément quelque chose à offrir. Comme un papillon, il faut accepter de devenir. J’ai donc réfléchi en ces temps de pandémie sur les cas asymptomatiques. Ces personnes qui bien que ne présentant aucun symptôme sont pourtant bien porteuses de quelque chose. Seul un test sanguin pour déterminer leur état réel de santé. Ainsi dans une version moins clinique, je repense à tous les talents précieusement cachés des autres mais également de nous-mêmes. Ces victoires enfouies au plus profond de nous, ces livres non encore écrits qui sommeillent en nous… A l’heure où seuls les réseaux sociaux peuvent booster l’égo, j’ai du mal à trouver les mots pour traduire qui je suis ou ce que je vaux. Mais La Main de Dieu vaut mille mots…
Je me suis donc retranchée et j’ai encore repensé au fait que je passe inaperçue dans la salle du m’as-tu vu… Jamais je ne laisse s’échapper un seul symptôme de dextérité. En général peu de gens recherche la vérité et c’est très bien comme ça. Dans ce petit cocon je sais qui je suis et cela me suffit. Comme la fourmi, je travaille discrètement à ma vie. A chaque porte de sortie je me rappelle que je sais qui je suis et que cela me suffit. Je sais me cacher dans un royaume secret où je règne sans craindre. A distance de la scène, je mûris des projets et célèbre prématurément mon apogée. Certainement que personne n’a réalisé que je passais en revue toutes mes idées. Le problème c’est que mes idées sont destinées à prendre vie. Soit j’accepte le spotlight, soit je m’enfuis.
Telle une cendrillon qui doit rendre le prestige à minuit, il me faut faire demi-tour pendant que tout est encore gris. Après tout personne n’a su que c’était moi. Je sais toujours qui je suis alors cela me suffit. Je marche en avant puis de nouveau en arrière ; à mi-parcours entre devenir et disparaitre. Malheureusement un regard malveillant a prêté attention. Des yeux malicieux ont vu en moi un sacré talent. Ayant succombé au discours diffamatoire, je les ai laissé survoler mes pensées sans savoir leurs réelles intentions. C’est ainsi que le voleur a volé et je lui ai finalement pardonné car je suis un Papillon et tôt ou tard je prendrai mon envolée. Asymptomatique se présente ma réussite. Une réussite qui pour beaucoup reste un mythe, car adeptes des rites, ils ou elles sont en quête des moindres faits et gestes.
Des gestes inexistants, des faits pas vraiment marquants ne suscitent malheureusement aucun engouement. Comme un précieux diamant qui se présente au départ complètement différemment, nous laissons s’en aller à tort de véritables trésors. A ne croire que ce qui se laisse voir, on rejette le meilleur que Dieu nous prête. Le succès vient à nous sous une apparence déguisée ; pour le distinguer il faut avoir un regard avisé. Ce qui est trop visible est parfois bien nuisible. Dieu se manifeste malgré que ‘’les symptômes’ ’de réussite ne soient pas apparents. Loin des regards indiscrets il connait tous nos talents. Dieu m’a vue alors que je me tenais loin de la scène, loin de ceux et celles qui continuent de poser la question : ‘’ Qui est-elle ?’’ Elle, c’est une femme asymptomatique qui a choisi de vivre de façon atypique. Aussi vrai que tous les chemins mènent à Rome, il y a plusieurs routes qui nous conduisent à qui nous sommes.
De Berger à Roi, David était un roi asymptomatique car rien ne l’y prédestinait. Bien qu’il soit présent, peu de gens le voyait. Pendant qu’il trouvait plaisir à paitre le troupeau, loin de la gloire, Dieu voyait en lui un grand roi, un héros. La réussite asymptomatique est pour tout dire celle que je préfère. Elle est toute tracée, il nous faut juste savoir la trouver. Avec les préjugés des uns et les coups bas des autres nous apprenons à nous construire sans égo. L’égo démesuré nous réduit en pièces à l’image d’un enfant qui déconstruit des LEGO. Ne nous fions pas aux apparences, trop souvent celles-ci nous trompent. En Dieu seul plaçons notre espérance. Bon Mois d’Octobre !
Fabienne LEPRY
Inspirée par 1 Samuel 16 v7-10
« Je suis une femme qui croit fermement que les leçons apprises de nos erreurs nous construisent, que la parole de Dieu nous instruit sur la vie et qu’ensemble les femmes peuvent vaincre l’impossible. Passionnée d’écriture et promotrice de la solidarité féminine, je suis persuadée ...
