C’est parfois après une douche froide que la réalité finit par être acceptée. C’est bien souvent un grand verre d’eau qui vient à bout d’une soirée arrosée. C’est toujours en sortant la tête de l’eau que le monde paraît moins faux. C’est heureusement une toute petite goutte d’eau qui fait déborder le vase et nous fait avancer d’une case. C’est la coupe d’eau à moitié vide qui nous donne encore soif. Et ce soir-là après sa rencontre imprévue avec Patrick l’entrepreneur, Flora a besoin d’étancher sa soif. Une soif de savoir ce que Dieu a prévu en la confrontant ainsi à la vie ; une vie minutieusement bâtie pour lui donner le sentiment d’avoir tout parfaitement accomplit. Assise sur un lit qui ne veut plus laisser s’endormir sa vie, elle se débat pour sortir la tête de l’eau !
Persuadée qu’elle s’est trop longtemps trompée, Flora a besoin de parler… Il est déjà minuit, elle est en quête d’une oreille qui sera toute ouïe. Elle se rend compte qu’il n’est que 20 heures à Miami et que la seule de ses amies qui n’est pas encore endormie c’est bien Mélodie ! D’un geste hardi elle saisit son IPhone X réputé pour fonctionner même sous l’eau et appelle une complice qui se joindra sans aucun doute à cette baignade nocturne. Mélodie répond ou plutôt sourit car en ces moments d’incertitude Flora a plus que jamais besoin d’un visage pour dissiper les nuages. C’est donc par appel vidéo que les deux amies embarquent aisément dans une discussion sur la vie.
Flora parle à sa sœur d’un cœur sincère et petit à petit confronte ses peurs. La première est celle de quitter son nuage, celui qui lui donne l’image d’une vie sage, celui qui l’empêche d’aller plus loin un peu comme un marque page. La seconde est celle de visiter l’inconnu et de se sentir pour toujours perdue. La dernière est de perdre ses repères en déplaisant à son père. Mélodie l’écoute attentivement en analysant point par point la situation. Soudain elle interroge Flora : « Pourquoi l’histoire de cet homme venu te raconter qu’il se jetait à l’eau dans une nouvelle aventure professionnelle te trouble-elle autant ? Il y a bien une raison ! »
Flora lui révèle qu’elle a eu l’impression que cette rencontre n’était pas du tout anodine. Que cette histoire était écrite pour Patrick mais pour elle également. Elle qui est sur le chemin de l’égarement. Tout à coup sa routine professionnelle ne lui suffit plus. Le 7ième étage de l’entreprise ne la propulse plus. Elle sait que quelque part se trouve sa vraie vie. Une vie qu’elle veut à tout prix rencontrer. Elle ne s’était jamais posé la question avant mais ce soir quelque chose en elle a changé. Une goutte d’eau a tout bouleversé. Flora la Directrice financière a la tête à l’envers, la tête sous l’eau, la monotonie veut sa peau. Elle s’est rendue compte que les chiffres avaient trop longtemps prit le dessus sur les mots, que les ustensiles de cuisine lui seraient bien plus utiles, que la recette du bonheur c’est de quitter ses peurs.
Mélodie en l’entendant finalement comprend. Flora est sur la voie de savoir où elle va. « Jette toi à l’eau c’est tout ce qu’il te faut ! Ouvre un restaurant en bordure d’eau ! » S’exclame-t-elle. Ce que Flora ne savait pas c’est qu’en appelant Mélodie ce soir-là elle lui permettrait à elle aussi de repenser sa vie. Deux femmes ont la tête sous l’eau, deux femmes ont besoin de décharger leur fardeau. Un restaurant en bordure de la Lagune ébrié ? Flora peut désormais y songer.
De son côté Mélodie repense à cette boîte de chocolat qui attend toujours d’être ouverte. Elle l’a montre à Flora qui n’en revient pas qu’elle l’ait gardé fermée aussi longtemps! Elle qui a pourtant comme péché mignon le chocolat ! Les deux amies rigolent. Mélodie sent elle aussi qu’elle doit sortir la tête de l’eau, elle est restée trop longtemps à ruminer ses maux. Le bonheur est à l’heure, il faut affronter ses peurs et parfois suivre son cœur. Dieu choisit comment il nous répond. En raccrochant ce soir chacune fera de nouveau face à elle-même au risque de ne plus être la même. « Maman ! » Ryan, le fils de Mélodie qui s’est levé brusquement de son lit, vient les faire enfin sortir la tête hors de l’eau !
De toute évidence elles ont compris l’essentiel. Dieu permettra certainement à chacune d’y voir plus clair. Hors de l’eau tout les attend. Il faut qu’elles aient le courage d’aller au jusqu’au bout. Jamais on ne peut tout toute seule ! Quelle bénédiction de pouvoir parler à cœur ouvert à une sœur !
L’histoire des FLAMES est loin d’être terminée, ne rater pas d’autres chroniques de femmes….
Fabienne LEPRY
« Je suis une femme qui croit fermement que les leçons apprises de nos erreurs nous construisent, que la parole de Dieu nous instruit sur la vie et qu’ensemble les femmes peuvent vaincre l’impossible. Passionnée d’écriture et promotrice de la solidarité féminine, je suis persuadée ...
