Sur le banc des accusé(e)s

Réflexions mensuelles

Accueil Blog Sur le banc des accusé(e)s
Février 2020

Sur le banc des accusé(e)s

J’avais songé autrefois étudier le droit. Je me plaisais à l’idée de me tenir devant un auditoire pour défendre ou accuser. Je me suis même retrouvée une fois dans l’amphithéâtre d’une faculté de droit.... Le langage incompatible avec mon esprit trop sensible et  la complexité de règles régies par des textes m’ont fait plaider coupable. Equilibrer cette balance,  je n’en étais pas capable ! Fort heureusement mes pensées papillons me font voyager partout où je veux aller ! En ce mois de Février, assoiffée de justice je me tiens sur le banc des accusé(e)s.

 

 Dans ce Tribunal de la vie tout le monde est à la fois juge et partie… Il y fait bon vivre quand on s’enivre de la vie des autres ! Jamais on ne s’ennuie car il y a toujours cette question « Qui a fait quoi, comment, où et pourquoi ? » Attention ! En y répondant on en devient dépendant.  Du Haut de son  piédestal, le jugement est sans état d’âme. Il ne tient compte d’aucune objection et condamne impulsivement aussi bien les erreurs que les malheurs. Vous l’avez compris, mes pensées expriment un coup de gueule! Je le pense, je le crie et  je l’écris ! Assise sur ce banc, attendant un verdict qui tarde à venir, j’en ai marre et j’accuse !

 

J’accuse une société qui privilégie le mal et jamais le bien ! Qui se nourrit de selfies retouchés et de statuts mensongers ! J’accuse une église devenue sectaire qui exclut et ne rassemble plus ! Désormais l’habit fait le moine et pour avoir du foin il faut faire l’âne… J’accuse une école qui forme une génération uniforme ! L’intelligence est décidée d’avance ! Les crayons de couleurs ont perdu leurs valeurs ! Il n’y qu’une seule leçon à retenir : se conformer et mentir ! J’accuse une culture de l’intérêt personnel au détriment du collectif ! J’accuse des politiques qui s’enrichissent quand les mœurs s’appauvrissent ! J’accuse la musique de la monotonie qui endort notre autonomie ! J’accuse la division qui produit l’inaction ! 

 

Je pourrais bien ne jamais m’arrêter tant je suis à mon aise  dans le siège du Juge d’idées ! Mais c’est moi l’accusée alors je me contenterai de ce banc tout le long du procès…
Une femme Juge ! C’est elle qui me jugera aujourd’hui et je crains sa sévérité. Elle me regardera de haut et n’hésitera pas à fouiner dans mes pensées pour me faire tomber ! Elle me verrait bien enfermée pour plusieurs années car elle n’a pas apprécié quand je l’ai défié avec ma bonté. La femme juge est confortablement installée sur son perchoir, aussi longtemps que la hisseront ses préjugés. Sa prétention ne laisse échapper aucune compassion. Son esprit se croît maitre de l’ultime vérité et même du temps. A-t-elle vraiment le droit de s’emparer de ma liberté ? Elle pourrait choisir de me tendre la main et me gracier. Mais elle se souvient qu’elle ne souhaiterait jamais que je puisse à mon tour la juger. Alors ma sentence tombera, elle me condamnera !

 

Je comprends pourquoi nous ne devons pas nous juger les uns les autres ; encore moins les unes les autres. Car nous en deviendrions insatiables ! Il serait alors impossible de pardonner. Comment dans ces circonstances pardonner à la différence son éloquence ? Pardonner à une autre femme son intelligence ? Pardonner à la jeunesse sa naïveté ? Pardonner à la créativité sa beauté ? Pardonner à l’ignorance son manque d’humilité ? Pardonner à la souffrance ses actes de cruauté ? En rendant notre jugement,  nous prendrons nous aussi une place sur le banc des accusés, où le bénéfice du doute est rarement accordé. Ainsi, le rapport de force dominant/ dominé pourrait compromettre notre plaidoyer.

 

Je plaide donc pour l’amour inconditionnel. Pour un titre  au bureau qui ne challenge pas notre égo ! Je plaide pour une cohésion féminine légitime! Je plaide pour des tatouages et des excès de maquillage qui n’alimentent plus les commérages ! Je plaide pour des compliments en tout temps ! Je plaide pour des femmes qui s’entraident ! Je plaide pour une taille 34, 36… 42,48…. car en réalité on s’en fiche ! Je plaide pour une foi sans loi ! Je plaide pour une journée sans ragots ! Je plaide pour des enfants qui dessinent l’avenir, écrivent ce qu’ils veulent devenir et créent des souvenirs ! Je plaide pour une locomotive de conversations constructives !

 

Vous serez peut-être un jour conviés parmi le jury qui condamnera à l’unanimité ! Souvenez-vous de ce banc des accusé(e)s, personne n’y échappe alors abstenez-vous de juger ! Plus que tout compatissez et continuez d’aimer. Ce tribunal de la vie n’est pas le but de nos vies ! Accordez de l’indulgence en abondance ;  dans un monde ravagé par l’inégalité des chances. A chaque cœur en colère sa blessure intérieure, à chaque élévation son cheminement, à chaque histoire son pouvoir. La séance est levée ! La grâce de Dieu vient de m’acquitter ! Bon mois de Février dans l’amour du prochain !

 

Fabienne LEPRY
Mathieu 7 : 1 «  Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés »


Warning: count(): Parameter must be an array or an object that implements Countable in /home/clients/bd8b26fb7ac98c9262682768940fa078/sites/penseespapillons/config/detail.php on line 124

Articles récents

Pensées Papillons
Réflexions mensuelles
Pensées Papillons
Réflexions mensuelles
Pensées Papillons
Réflexions mensuelles

Qui suis-je ?

Pensées Papillons

« Je suis une femme qui croit fermement que les leçons apprises de nos erreurs nous construisent, que la parole de Dieu nous instruit sur la vie et qu’ensemble les femmes peuvent vaincre l’impossible. Passionnée d’écriture et promotrice de la solidarité féminine,  je suis persuadée ...

Lire la suite