Joli mois de Mai te voilà enfin pour redonner un peu d’espoir après ce long tunnel dans le noir ! Sans compter ces horribles intox qui conduisent nos pensées droit vers un mouroir …. Mon joli mois de Mai tout semble peu à peu reprendre forme sur terre ou du moins je l’espère… Une nouvelle heure s’annonce plus radieuse je crois que la précédente. Toutes nos connaissances ont montré leurs incompétences! Que faire si ce n’est labourer et tout repenser? La vie et ses cycles, la terre et ses mythes… Les avions du monde entier sont cloués au sol, nous devrons donc quelques temps garder les pieds sur terre. Quand notre survie dépend uniquement de ce que nous produisons, nous prions que notre terre soit fertile. Fertilité c’est bien de ce mot que mes pensées on choisit de vous parler. En ce mois qui célèbrera à la fois la fête du travail et la fête des mères : « Savez-vous planter les choux à la mode à la mode ? Savez-vous planter les choux à la mode de chez nous ? »
Que veut dire ‘’fertilité ‘’? Ce mot prend plus de sens quand son tristement célèbre contraire lui tient tête : ‘’stérilité’’ ! Les femmes sont mises à rude épreuve lorsque le premier n’est pas celui qui illumine leur destinée ! Comme si la femme ne pouvait être que soit l’un soit l’autre. Comme si tout d’un coup être Femme ne se résumait qu’à l’un de ces deux mots. Comme si dans le Jardin D’Eden, en concevant Eve, Dieu n’attendait d’elle que sa seule capacité à tomber enceinte. En ces temps où les gants sont à la mode j’ai failli en mettre pour parler de ce sujet qui me trotte dans la tête depuis de nombreuses années. Mais je porte dans mes pensées de la culpabilité en gardant le silence ! Je porte dans mon cœur le fardeau de femmes qui attendent de s’affranchir du regard d’un monde dans lequel l’on ne croit que ce que l’on voit ! C’est donc sans gants que je choisis de mettre les pieds dans le plat et de m’attaquer à cette mode de chez nous….
A la mode de chez nous, seules les femmes fertiles nous font taire. Malheur à celles qui tardent à produire le fruit de leurs entrailles. Celles qui mariées depuis peu doivent déjà répondre à nos interrogatoires sur leurs cycles et leur devoir. Devoir de nous laisser savoir à travers un ventre arrondi, si les ‘’on dit’’ ont menti. Cette mode ancestrale qui consiste à prêcher que seuls les bébés justifient notre identité. Alors on en parle de jour et de nuit pour pousser à bout ces femmes déjà à bout de souffle. Une fois affaiblies par nos calomnies elles finiront par avouer que la récolte fut vaine. Nous applaudirons ensuite que nous le savions et les accuserons d’être des vilaines. Ces femmes aux courbes tracées pour assurer à nos désirs une postérité. Quelle tristesse que de vivre dans une société où la femme n’est gratifiée que par son rôle d’agent reproducteur ! Une femme ne commence-t-elle à vivre que lorsqu’elle va devant le maire et devient mère ? Sa mission sur terre devrait-elle alors s’arrêter une fois qu’elle devient épouse ou mère ?
Mère, j’ai tant voulu le devenir ! Je l’ai toujours été selon mes souvenirs. J’en parlais souvent avec Lynda, mon amie d’enfance. J’en voulais 4 elle 6 je crois …. J’avais prévu les avoir à 23 ans. Sur ce point précis Lynda et moi étions d’accord. Nous aspirions toutes deux à devenir de superbes mamans sans trop savoir comment… Nous devions avoir 13 ans quand nous évoquions tout cela dans une chambre où l’ignorance s’étendait à l’infini. Du rêve à la réalité la suite ne s’est pas toute à fait déroulée comme prévu…. Je croyais qu’il suffisait de ‘’savoir planter les choux à la mode chez nous ? ’’ Non pas toute à fait …Quand je formulais mon vœu dans cette chambre un peu trop rose, je n’avais pas compris que l’essentiel n’était pas seulement le fruit mais davantage la terre qui l’abriterait. Il ne suffit pas juste pour une femme d’être mère. La femme devient mère d’abord parce qu’elle est une terre.
Je pensais avoir été préparée en jouant à la poupée ! Mais non ! Dieu ne cède pas juste à nos caprices de filles quand nous devenons femmes. « Dieu fait toute chose bonne en son temps » J’ai dû chercher en premier Sa volonté et non la mienne. C’est alors que j’ai rencontrée Anne, une femme emblématique de la bible. Contrairement à Lynda et moi elle n’en voulait ni 4 ni 6, elle espérait en avoir au moins 1. Cette femme douce et effacée était malmenée parce qu’elle n’était pas capable de produire du fruit visible pour faire taire la méchanceté de sa rivale Pennina. Anne avait perdu gout à la vie ; cependant elle s’en remettait à sa foi. Ce sera cette foi, enracinée dans cette terre qui aura permis que Dieu intervienne. Quand elle priait en silence, Dieu labourait. Anne a été une terre fertile pas seulement pour l’enfant qu’elle a eu mais surtout pour sa foi.
C’est finalement de Foi qu’il s’agit. Un adage de chez nous dit ‘’ Ce que Femme veut, Dieu veut’’. Je ne l’utiliserai certainement pas pour justifier mon propos, mais plutôt pour illustrer le fait qu’il existe aux yeux de tous, l’évidence d’une relation de confiance entre Dieu et La Femme. C’est cette relation qui m’a fait voir, la Femme au-delà de son devoir reproducteur et des préjugés de ses détracteurs. J’ai vu la Femme comme une terre fertile capable à travers la foi de participer au développement de l’œuvre de Dieu. La maternité est certes une grâce qu’elle reçoit mais ne limitons pas ce que la Femme représente aux yeux de Dieu. De cette terre, l’humanité dépend, pas seulement pour les bébés mais pour les fruits de l’esprit, les fruits de l’éternité.
Cette traditionnelle comptine « Savez-vous planter les choux?» je l’ai chanté et j’ai rêvé la chanter également un jour à mes enfants. Je sais combien pour certaines femmes ce doit être difficile de s’imaginer ne jamais devenir Maman. En apprenant ce que la Foi peut faire dans la vie d’une femme, je nous encourage davantage à réfléchir avant d’étiqueter les femmes en ces deux catégories : fertile ou stérile. Pour Dieu nous pouvons être toutes des terres fertiles !!! Comme Anne, gardez la foi en tout temps, peu importe si le monde vous croit folle, gardez cette intimité privilégiée avec Dieu. Femme tu es un être qui voit naitre pas seulement des enfants mais des rêves, des actions, des décisions…C’est une fois engagée dans la quête de mon identité que j’ai réalisé l’immensité de la mission ! Rendons ce monde meilleur car pour changer les choses de jolies comptines ne suffiront pas. Il faudra d’abord planter de la Foi. Avec Dieu tout devient possible et chaque terre est fertile!
Je prie que plus aucune femme ni à l’église, ni en société ne se sente inutile ! Je prie que La Foi de chacune soit comme celle d’Anne ! Bon mois de Mai !
Fabienne LEPRY
Inspirée par 1 Samuel 2 v5 : Même la stérile enfante sept fois (…)
« Je suis une femme qui croit fermement que les leçons apprises de nos erreurs nous construisent, que la parole de Dieu nous instruit sur la vie et qu’ensemble les femmes peuvent vaincre l’impossible. Passionnée d’écriture et promotrice de la solidarité féminine, je suis persuadée ...
